À 339 voix pour et 249 voix contre, le Parlement européen a voté le 8 juin 2022 en faveur de l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur essence ou diesel à partir de 2035. Les voitures sont les premières ciblées. Mais le sont-elles toutes ? Quels sont les autres véhicules visés par cette disposition ? La moto électrique sera-t-elle également la norme à respecter ?
Si la moto n’est plus une mode et que nos modes de vie actuels sont peu compatibles avec le fait de se passer des véhicules à moteur thermique, le Parlement Européen vient malgré tout de voter pour l’interdiction de la vente de véhicules neufs thermiques en 2035. En outre, il a fixé un cap, certes transitoire, pour évaluer la transition écologique et énergétique des pays membres de l’Union européenne.
En parallèle, on note que plusieurs mesures complémentaires ont été prises par les eurodéputés :
- D’une part, pour supprimer les mécanismes d’incitation pour les véhicules à émission nulle et à faibles émissions (ZLEV).
- D’autre part, pour réduire progressivement le plafond à destination de l’éco-innovation.
Interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique : lesquels ?
Le vote du Parlement Européen en faveur de l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique vise avant tout les voitures roulant à l’essence ou au diesel. Mais également, de façon surprenante, les voitures hybrides, rechargeables ou non, et celles utilisant le GPL ou le bioéthanol. À partir de 2035, les fabricants de ces modèles seront donc également concernés par l’interdiction de vente.
Et ce, alors que la filière automobile de luxe bénéficie d’une dérogation à cette même interdiction. Autrement dit, ces véhicules pourront être équipés d’un moteur thermique jusqu’en 2036. Principale raison invoquée par les instances gouvernementales : le faible nombre de voitures de luxe particulières immatriculées chaque année. Entre 1000 et 10 000 selon leurs chiffres.
Autres véhicules qui ne sont pas concernés pour le moment par cette interdiction : les bateaux, camions, avions et engins de chantier. Ici, l’objectif est de préserver certaines grandes industries comme le transport de marchandises, le BTP et le tourisme. Néanmoins, cette exemption semble temporaire si l’on considère l’objectif de l’UE. En l’occurrence, viser la neutralité climatique en 2050 inscrite dans le Pacte vert pour l’Europe.
Moto électrique, scooter électrique : des réalités à venir ?
Pour les motos et les scooters, rien de précis en l’état actuel. Ainsi, ces véhicules auraient la possibilité de conserver leur moteur à pistons après 2035 sur la voie publique. Mais pour combien de temps ? Une chose est sûre : les motards puristes se méfient de l’avenir de la moto électrique. Et ils sont bon nombre de passionnés à assumer de rouler des mécaniques. Quitte à ce que le tonnerre mécanique continue de gronder, après 2035, sur les plateformes.
En matière d’environnement, la France sera “la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon.” Les secteurs d’avenir seront basés sur “l’innovation et la science”. Si les deux-roues ne paraissent pas concernés pour le moment par le vote du Parlement européen, c’est aussi parce que leurs émissions de gaz sont bien inférieures à celles des 280 millions de voitures en circulation.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle législation ne semble pas émouvoir les industriels du secteur. Aucune annonce sérieuse n’est venue des marques de motos en Allemagne, en Italie ou au Japon. Quant au Groupe indien TVS, celui-ci vient d’investir un peu moins de 120 millions d’Euros dans la firme anglaise Norton pour le développement d’une gamme de motos électriques.